Très souvent, pour le temps de carême, dans notre bulletin paroissial, nous vous proposons un éditorial sur le sens du carême, des cendres, ou autres.
Et si je me permettais d’être hors sujet dans la parution de ce mois de mars ? Déjà, je vous présente mes excuses car, je vais, pour une fois, éviter de donner un enseignement ou un dogme (vérité de foi). Mais, conscient d’une réalité qui me tient à cœur, à chaque fois que je pense à ma mère et en regardant autour de moi ou dans mes différentes célébrations ou réunions, le nombre de femmes présentes, je me dis : pourquoi pas ? Non, je ne me trompe pas de bulletin, c’est bien celui d’une paroisse, même si se tromper une fois est humain !
Le premier qui a voulu défendre les droits des femmes, c’est Jésus
Depuis plus d’un siècle, on commence à parler des droits des femmes un peu partout dans le monde. Mais, il faut reconnaître que, le premier qui a voulu défendre les droits des femmes, c’est Jésus. Il était bien le protecteur des femmes contre la « dureté du cœur des hommes ». L’opposition de Jésus à la répudiation – et non au divorce comme il est dit trop souvent – est évidemment une interdiction faite aux hommes de se débarrasser de leur épouse (Cf : Évangile de Matthieu, chapitre 19,7). Une telle loi a été votée à cause de la dureté du cœur des hommes (Dix commandements reçus de Dieu, par Moïse, au mont Sinaï).
Tous les Évangiles, si j’ose dire, sont parcourus par les manifestations de la foi humble et insistante des femmes. Il est étrange que cette présence des femmes ait été si peu remarquée depuis deux mille ans dans certaines sociétés. Il est reproché à l’Église de ne pas mettre suffisamment en valeur la place des femmes.
Ce ne sont pas les Évangiles qui sont misogynes mais la lecture qui en est faite
Ce ne sont pas les Évangiles qui sont misogynes mais la lecture qui en est faite. Par contre, dans nos assemblées, les femmes sont bien représentées. Parmi les bénévoles, elles sont très nombreuses. Et dans le chœur ? Dommage, je ne peux pas décider !
Je suis heureux de voir que, dans beaucoup de sociétés, de sérieuses décisions sont prises pour faire respecter les droits des femmes. Chez moi, les femmes sont considérées comme étant l’âme d’une maison. En créole, on dit : « Fanm se poto mitan. »
Le 8 mars est considéré comme étant le jour où des milliers de voix de femmes et d’hommes s’élèvent pour célébrer les femmes et revendiquer l’égalité des sexes. Je pense qu’un seul jour n’est pas suffisant pour parler de la femme et l’exalter, mais qu’il faut toute une éternité pour exprimer ce qu’elle représente dans la vie de tout homme.
Comme je suis hors sujet, je me permets de me diriger vers saint Luc pour revoir la manière dont l’envoyé de Dieu s’était abaissé devant « la Femme » pour lui annoncer une grande nouvelle : elle allait être la Mère de l’humanité en acceptant de faire don de sa personne à la Sainte-Trinité (Luc 1, 26-38).
Je souhaite voir un jour que toutes et tous se mettent ensemble pour défendre les droits des uns et des autres. Non seulement défendre les droits mais également les respecter. Oui, mais pas sans amour. Comme dit le pape François dans Fratelli tutti, « L’amour est le critère pour la décision définitive concernant la valeur ou la non-valeur d’une vie humaine. » Oui, il reste encore beaucoup à faire. L’égalité entre l’homme et la femme ne devrait plus être à l’ordre du jour en plein 21ème siècle.
Parler d’une journée universelle des droits des femmes revient à valoriser les femmes et dire : STOP aux violences, aux mépris et à toutes formes d’injustices et d’inégalités et encourager toutes les actions menant à l’émancipation et à l’épanouissement des femmes dans le monde.