Égalité homme / femme, égalité des chances, lutte contre les inégalités, sont autant de sujets sociétaux qui appellent chacun à réfléchir l’égalité. Comment l’Église nous éclaire-t-elle ?
Distinguer égalité et équité est une aide précieuse ! Nous pouvons en effet rattacher l’égalité à la personne dans sa nature et sa dignité et nous pouvons rattacher l’équité aux relations interpersonnelles. Nous ne naissons pas seulement libres et égaux en droit mais aussi égaux en dignité. L’égalité découle de notre dignité d’êtres créés par Dieu et nous pousse à cultiver le sens de l’autre comme égal à soi-même.
Par ailleurs, nous devons aussi intégrer la question de « ce qui est juste » dans notre relation : la justice sociale. Chaque être humain a des capacités et des besoins qui lui sont propres. L’égalité est une notion trop pauvre pour répondre à ces différences et la notion d’équité vient prendre en compte ces inégalités personnelles.
Néanmoins, il peut sembler que de nos jours, l’inégalité s’oppose à l’éaquité. Distinguons alors deux inégalités. Un premier type d’inégalités repose sur les différences liées à l’âge, aux cultures, aux aptitudes intellectuelles, physiques ou morales : elles sont providentielles car Dieu veut « que chacun reçoive d’autrui ce dont il a besoin, et que ceux qui disposent de talents particuliers en communiquent les bienfaits à ceux qui en ont besoin ».
Il ne s'agit plus d'effacer les différences pour tendre vers une égalité parfaite, mais de partir de l'égalité fondamentale de tous les êtres humains pour tendre à une diversité qui s'appuie sur les différences de chacun.
Ces inégalités font naître des liens d’interdépendance entre les hommes les poussant à la générosité et à la bienveillance. D’autres inégalités sont à l’inverse iniques. Elles s’opposent ouvertement à l’Evangile en maintenant dans une pauvreté scandaleuse des membres ou des peuples d’une seule famille humaine par des inégalités économiques et sociales.
Les chrétiens sont alors invités à ouvrir la voie d’une justice équitable, qui prend appui sur l’égalité de tous en dignité et qui prend en compte la Providence divine, car Dieu a voulu distribuer les biens moraux et matériels de telle manière que tous s’entraident librement. Cette voie renverse notre vision du bien social : il ne s’agit plus d’effacer les différences pour tendre vers une égalité parfaite, mais de partir de l’égalité fondamentale de tous les êtres humains pour tendre à une diversité qui s’appuie sur les différences de chacun.
Alors s’esquisse une véritable fraternité humaine où égalité et équité apparaissent comme deux moyens pour bâtir une charité sincère au service du bien commun et du salut du monde.
Don Stéphane Fernandes, chapelain du Sanctuaire de Montligeon
Publié dans « Chemin d’Éternité n°305 — Juillet/ Août 2021 »