La présence de M. l’abbé François Rot, curé de la paroisse de Rostrenen de 1837 à 1854, joue un rôle déterminant dans l’avenir de l’école communale pour les filles confiées aux sœurs en 1833. Dès son arrivée, il entreprend de former celles-ci, au point de vue pédagogique, comme l’avait fait à Taden, au point de vue hospitalier, le comte de la Garaye. L’abbé Rot de « douce mémoire », lit-on dans les annales, tout en les formant au plan religieux, « étend et développe leurs connaissances en sciences humaines. » Les jeunes religieuses institutrices profitent de ses excellentes leçons et méritent bientôt, pour la bonne direction de l’école, les félicitations et les encouragements des membres de l’Académie.
Sœur Marie Julie Le Pouliquen est l’une d’elles. Née en 1822 à Plouha, elle fait profession religieuse dans la congrégation en 1845. Elle est envoyée comme maîtresse de classe à la maison de Rostrenen où elle enseignera jusqu’en 1860. Dès son arrivée, sœur Marie Julie suit la formation dispensée par l’abbé Rot. La suite de son histoire montre qu’elle a su mettre en pratique les connaissances acquises pour conduire sa classe de façon remarquable. Outre le témoignage de satisfaction du Recteur d’Académie à sœur Marie Julie Le Pouliquen, Directrice de l’école de Rostrenen en 1852, la mention Honorable par le Ministre de l’Instruction Publique et des Cultes en 1854, à Melle Le Pouliquen, sœur Marie Julie, institutrice publique à Rostrenen, elle sera gratifiée d’une médaille de bronze en 1855 et d’une médaille d’argent en 1858.
Après 15 ans d’expérience auprès des enfants, sœur Marie Julie quitte Rostrenen. L’examen qu’elle passe avec succès à Paris en 1861, nous donne une idée de l’étendue du savoir exigé à cette époque pour enseigner dans les écoles primaires élémentaires. (…) Vu le programme de l’examen pour l’enseignement dans les Salles d’Asile, comprenant l’Instruction morale et religieuse, la lecture, l’écriture, les éléments de la langue française et de la géographie, le calcul, le système légal des poids et mesures, le dessin au trait, le chant et les travaux à l’aiguille, (…) la commission d’examen atteste que Melle Marie Julie Le Pouliquen a été jugée apte (…). Fait à Paris le 29 janvier 1861.
Beau témoignage rendu à celui qui l’avait si bien formée à Rostrenen !
Les sœurs de la communauté
(A suivre)