Le rude hiver est finalement en train de s’en aller. Progressivement le printemps s’annonce et prendra bientôt la relève pour redonner vie à tout. La sève montera de nouveau de la terre pour alimenter les plantes. Les paysages changeront, des bourgeons éclateront, libérant feuilles et fleurs, et l’herbe redeviendra plus verte : c’est le renouveau.
De leur côté, les chrétiens semblent attendre aussi leur printemps, celui du renouveau spirituel, celui de la victoire du bien sur le mal, de la vie sur la mort : le mystère pascal. Nous chanterons ensemble : « L’hiver de la mort est bien fini, voici le printemps, son germe d’amour est dans nos vies ! »1
Pour y parvenir nous avons commencé et poursuivons, depuis le mercredi des Cendres, un temps fort de l’Église : le carême, temps de grâce, temps de reconversion par d’intenses activités spirituelles dont le jeûne, la prière, la charité… pour nous reconnecter à la source de vie de laquelle nous avions été déconnectés par la faute de nos premiers parents et bien évidemment des nôtres également. « Moi, je suis la vigne et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jean 15,5-6)
Le scandale de la croix
La liturgie, pour sa part, ne craint pas le tragique.2 Elle nous fera vivre l’heure de Jésus, cette heure à la fois sombre et glorieuse pour laquelle Il a dit lui-même être venu.
Nous le suivrons pas à pas, depuis l’entrée à Jérusalem sous les joyeuses acclamations de la foule des disciples (le dimanche des Rameaux) en passant par le Jeudi saint où il a mangé la pâque avec ses disciples, jusqu’au Golgotha (Vendredi saint), déserté par presque tous ses proches, par ses amis les plus chers, ceux-là mêmes qu’Il avait choisis et pour lesquels Il donne sa vie.
Tout va très vite et semble chavirer mais la victoire, dit-on, est au bout de l’effort, elle ne tardera pas à se manifester avec éclat. Pas de dimanche de la Résurrection (bonheur) sans le Vendredi saint (souffrance).
Nous espérons, nous aussi, que tout ce moment de pandémie et tous nos moments personnels de souffrance et de diverses épreuves ne sont que des vendredis saints pour notre purification en vue de la pâque éternelle promise.
Que l’Esprit saint qui nous pousse au désert nous configure à l’image du Christ, qu’il soit lui-même notre guide et notre secours dans nos moments d’épreuve.
BON TEMPS DE CARÊME, BONNE MARCHE VERS PAQUES !
[1] (Cf le chant, le monde était dans la nuit, paroles de Mannick, musique de Jo Akepsimas)
[1] (Cf Commentaire du dimanche des Rameaux, Missel dominical, édition Brepols/Paris)