Tamanrasset, de ce petit village au début du XXème siècle, devenu une ville cosmopolite de 200 000 habitants, cette vocation de prière, vie sobre, amitié, proximité des personnes en situation de précarité, s’illustre encore et, comme Charles de Foucauld en son temps, notamment par la présence des Petits Frères de Jésus et d’une Petite Sœur de la Congrégation du Sacré-Cœur de Charles de Foucauld, qui est fraternelle, discrète, contemplative, tournée vers le service, au milieu des musulmans du pays et ce, sans aucune velléité de prosélytisme. Dans le sillage de Charles de Foucauld qui a écrit dans ses Carnets de Tamanrasset : « Mon apostolat doit être l’apostolat de la bonté. En me voyant, on doit se dire : “Puisque cet homme est si bon, sa religion doit être bonne”. Si l’on me demande pourquoi je suis doux et bon, je dois dire : “Parce que je suis le serviteur d’un bien plus bon que moi. Si vous saviez combien est bon mon Maître JESUS” ».
Tamanrasset, qui se situe tout au sud du diocèse de Laghouat-Ghardaïa, est devenu un carrefour où toute l’Algérie et l’Afrique se croisent. Les gens du terroir sont Harratins, Touaregs, et côtoient des Algériens venant de toutes les régions du pays : Arabes, Kabyles, Mozabites. Les années de terrorisme (1992 à 2000) ont poussé beaucoup de gens du Nord à chercher plus de tranquillité dans la région qui compte aussi de nombreux migrants subsahariens. Les Nigériens et les Maliens viennent pour travailler et les « autres subsahariens » espèrent aller vers l’Europe. Parmi eux, nombreux sont chrétiens, et les frères et sœurs sont pour eux source de réconfort et de soutien spirituel.
Lamine est le correspondant de l’Agence Ictus à Tamanrasset. Il a accueilli le groupe des pèlerins à l’aéroport de Tamanrasset et en convoi avec la présence des militaires, il nous a conduits chez lui.
Accueuil des pélerins
Accueil des pèlerins chez Lamine à Tamanrasset. Ici, les chauffeurs de 4x4 Touaregs déjeunent. Ils nous conduiront au premier bivouac dans l’Atakor le Massif du Hoggar.
Le Frère Taher
Les petits Frères de Jésus sont deux à La Frégate au cœur de Tamanrasset dont le Frère Taher. Il est algérien. Il est entré chez les petits Frères de Jésus en 1960. Il parle le tamasheq, la langue des Touaregs beaucoup mieux que l’arabe.
Le Frère Jean-Marie
Frère Jean-Marie est originaire du Maine et Loire. Ả Tamanrasset, il a travaillé comme jardinier. Il est à la Fraternité de La Frégate depuis une vingtaine d’années.
Le Frère Ventura
Frère Ventura, originaire de Catalogne, à gauche sur la photo, vit à l’ermitage de l’Assekrem depuis 21 ans. Il n’est pas seul sur le plateau de l’Assekrem, il y a aussi Frère Zbechek, originaire de Pologne. Nous le croiserons revenant d’un mariage dans un campement Touareg à deux heures de marche.
Le Père Michel
Père Michel est présent à Tamanrasset depuis deux ans. Avant d’atterrir dans le sud de l’Algérie, il était prêtre en Afrique tropicale. Il habite dans le quartier des petits Frères de Jésus. Il visite régulièrement les détenus de la prison de Tamanrasset qui compte 7 000 prisonniers, majoritairement des personnes venant des pays subsahariens. Il est prêtre du diocèse de LAGHOUAT-GARDHAÏAÏ.
Le diocèse de Laghouat-Gardhaïaï
C’est un immense diocèse qui fait presque quatre fois le territoire français ! Le diocèse de Laghouat compte plus de 4,2 millions d’habitants, dont peut-être 200 catholiques (0,002%). Monseigneur John Gordon Mac William, père blanc, originaire du Royaume-Uni, évêque depuis 2017, dispose de 12 prêtres, de 24 religieuses, de 7 religieux non prêtres et de plusieurs volontaires laïcs. Le siège épiscopal est à Ghardaïa depuis 2001.
Soeur Martine
Sœur Martine, de la Congrégation des Petites Sœurs du Sacré-Cœur de Charles de Foucauld. La présence féminine chrétienne à Tamanrasset est importante car les femmes peuvent pénétrer dans les familles et avoir ainsi accès à toutes les couches de la population musulmane, en particulier les plus pauvres et les plus fragiles : les femmes, les enfants et, en particulier, celles et ceux qui ont un handicap et qui sont très nombreux. Cela se concrétise par l’écoute des femmes, des visites à domicile, à l’hôpital, dans les prisons, ou encore à travers des démarches administratives, médicales, ou lors des moments de deuils ou de fête.
La chapelle
Chapelle des Petits Frères de Jésus et de sœur Martine, sœur du Sacré Cœur à La Frégate. Le sol de la chapelle, c’est du sable fin.
La Frégate
La Frégate : c’est le nom donné au premier ermitage de saint Charles de Foucauld à Tamanrasset, parce que cette habitation en terre mesure 6m de long sur 2m de large ! La "Frégate" fut la première maison, presqu'un bordj, construite à Tamanrasset en 1905.C’est le lieu où il mange, il dort, il prie et travaille : Charles de Foucauld a publié, sous le pseudonyme de son ami Motylinski, le dictionnaire Touareg-Français.
Le "bordj"
L’influence du « marabout », comme le surnomment les Touaregs, est capitale pour le maintien de la stabilité dans le Sahara central. Craignant les bandes de pilleurs, l’ermite fait construire un « bordj » (fortin) à Tamanrasset pour que les Touaregs puissent s’y réfugier. Au soir du 1er décembre 1916, alors qu’il s’y trouve seul, il y est surpris et fait prisonnier. Il meurt, victime d’un coup de feu tiré par celui qui le gardait. Il repose dans un caveau à 2 kms d'El Goléa, aujourd’hui El Méniaa à 270 km de Gardhaïaï et à 410 km Ain Salah, très loin de Tamanrasset.