Bienheureux Marcel Callo (1921 – 1945) fêté le 19 mars
Parmi les treize saints patrons des Journées Mondiales de la Jeunesse (J.M.J.) de Lisbonne, nous trouvons Marcel Callo, Rennais. Cette actualité nous donne l’occasion de vous présenter cette figure au parcours exceptionnel
Enfance :
Marcel Callo naît à Rennes le 6 décembre 1921. Il est baptisé le lendemain à la basilique Notre-Dame de Bonne Nouvelle.
Le père est ouvrier dans une usine de produits chimiques, puis aux Ponts-et-Chaussées. La famille comprendra neuf enfants, Marcel se situant le deuxième, après son frère Jean, né en 1920. À l’époque, bien des familles étaient, comme elle, des familles très nombreuses.
A l’âge de 6 ans, il est scolarisé à l’école Sainte-Anne. Pendant leur temps libre, les enfants fréquentent le patronage et, l’été, partent en colonie de vacances.
En mai 1932, Marcel fait sa communion solennelle, puis l’année d’après, la confirmation avant de passer avec succès les épreuves du certificat d’études. Après son certificat d’études, il entre dans le monde du travail en tant qu’apprenti typographe.
Scoutisme :
Le scoutisme catholique s’implante à Rennes en 1933. Il y avait déjà quatre troupes, si bien qu’en novembre fut fondée la « cinquième Rennes ».
Marcel y fut admis à la Noël 1933. Il avait juste 12 ans, l’âge requis, à l’époque, pour pouvoir devenir scout. Il y restera trois années, et on lui confia la direction d’une patrouille d’ouvriers.
Parallèlement, il se met à fréquenter la J.O.C.
Jeunesse Ouvrière Chrétienne (J.O.C.) :
De l’automne 1934 au printemps 1943, Marcel travaille dans une imprimerie, d’abord comme apprenti pendant 3 ans, puis comme ouvrier professionnel.
Les deux mouvements chrétiens, scoutisme et J.O.C., ne sont pas concurrents et Marcel intègre la section jociste de Saint-Aubin dès l’âge de 14 ans. Il s’y forme en participant aux cercles d’études. En 1938, il devient président de cette section.
En novembre 1941, il rencontre une jeune fille, Marguerite, à qui il déclare son amour en août 1942. Au cours de son exil en Allemagne, Marcel échangera des courriers, dans la mesure du possible, avec sa famille et cette jeune fille. On retrouvera, à plusieurs reprises, dans ses écrits, les mots d’espérance et de fraternité.
Service du Travail Obligatoire (S.T.O.) :
« Ce n’est pas en tant que travailleur que je vais là-bas, mais en tant que missionnaire. »
Le 19 mars 1943, il est réquisitionné et part pour l’Allemagne, au titre du S.T.O.
Arrivé en Thuringe, il est affecté à une usine d’armement. Il crée, avec d’autres jeunes chrétiens, membres de la J.O.C. et scouts français, un groupe de prière.
Marcel et ses compagnons sont arrêtés le 14 avril 1944, par la Gestapo, suite au décret nazi proscrivant l’action catholique dans le Reich. Ils sont emprisonnés et interrogés, parce que trop catholiques. Ils continuent à prier le chapelet pour leurs geôliers.
Camp de travail :
En septembre 1944 ils sont conduits au camp de concentration de Flossenburg (Bavière), puis à celui de Mauthausen (Autriche).
Marcel travaille dans une usine souterraine douze heures par jour. Il réconforte dans la foi ses compagnons de captivité et trouve, dans la prière, l’appui de tous les instants.
Atteint par la tuberculose et la dysenterie, il décède à l’infirmerie le 19 mars 1945, un mois et demi avant la libération du camp.
Béatification :
Marcel Callo est béatifié, le 4 octobre 1987, par Jean Paul II qui le présente comme un modèle aux jeunes d’Europe. Cette béatification est un hommage rendu à toute la J.O.C. et au scoutisme catholique.
Les scouts ont déposé une plaque commémorative à sa mémoire sur l’un des murs extérieurs du camp de Mauthausen « Il est monté à la route, faisant de son activité à la J.O.C. son service routier. »
Le rayonnement et la notoriété de Marcel Callo continuent à se répandre dans le monde entier. Des établissements d’enseignement catholiques portent son nom, ainsi que des groupes scouts et de nombreuses paroisses en France, mais aussi en Allemagne, Autriche, Grande-Bretagne, Hongrie, U.S.A., Afrique, …
Plusieurs ouvrages relatent l’existence de Marcel Callo.
Entre autres :
Marcel Callo – Fañch Morvannou
Marcel Callo, témoin d’une génération – Cardinal Paul Gouyon
Brigitte Géléoc
(Sources : Fañch Morvannou, La Croix, Ouest-France)