Le lien conjugal est un lien fondamental. Il est celui de l’alliance la plus forte, et l’alliance est le thème central des Écritures. Il est essentiel de partir de cette réalité pour comprendre le lien d’amour sponsal unique qui existait entre Marie et Joseph, comme le confirme la liturgie où Marie est célébrée comme « unie à Joseph, homme juste par les liens d’un amour sponsal et virginal ».
Le mariage avec Marie est aussi le fondement juridique de la paternité de Joseph.
Il s’agissait d’un véritable mariage
Joseph est «époux » de Marie : ce titre se trouve explicitement dans les Évangiles (Mt 1,16-24; Lc 1,27; 2,5). Papes et théologiens confirment qu’il ne manqua rien, dans cette union, de ce qui était nécessaire pour la constituer, comme le rappelle saint Augustin, cité par Jean-Paul ll : « En ces père et mère du Christ se sont réalisés tous les biens du mariage : la progéniture, la fidélité, le sacrement. Nous connaissons la progéniture, qui est le Seigneur Jésus lui-même ; la fidélité, car il n’ a aucun adultère ; le sacrement, car il n’ a aucun divorce ». Le pape précise encore : « Quand ils analysent la nature du manage, saint Augustin comme saint Thomas considèrent constamment qu’elle réside dans « l’union indivisible des esprits », dans « l’union des cœurs », dans « le consentement »,tous éléments qui se sont manifestés d’une manière exemplaire dans ce mariage »
« Ne pas séparer ce que Dieu a uni » dans les liens sacrés du mariage
L’enseignement du Christ est clair:« Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit pas le séparer» (Mt 19,4-6).
Voilà pourquoi il ne faut jamais séparer Joseph de Marie, et l’on peut évidemment appliquer à leur couple ce que recommandait saint Paul : « Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé l’Eglise : il s’est livré pour elle, afin de la sanctifier en la purifiant par le bain d’eau qu’une parole accompagne ; car il voulait se la présenter à lui-mêrne toute resplendissante, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée. De la même façon les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Airner sa femme c’est s’aimer soi-même » (Eph 5,25)
Cette parole, nul doute que saint Joseph l’a appliquée bien avant qu’elle ne fût écrite. Donné pour époux à la Vierge Marie, parfaite image de l’Église, il l’a aimée comme le Christ allait aimer son Église, c’est-à-dire dans le même Esprit. Il s’est livré tout entier pour elle, dans un sacrifice non sanglant, certes, mais bien réel et qui ne s’est jamais dessaisi. L’amour de Joseph pour Marie préfigure l’amour du Christ pour son Église, et l’amour de la Sainte Famille préfigure l’amour de l’Église pour tous les hommes en qui elle reconnaît les enfants bien-aimés du Père des Cieux.
Jean-Paul Il insiste sur tout cela : « Son amour d’homme est lui aussi régénéré par l’Esprit Saint. L’amour de Dieu, qui a été répandu dans le cœur de l’homme par le Saint-Esprit façonne aussi – et d’une façon tout à fait singulière – l’amour sponsal des époux qui approfondit en lui tout ce qui est humainement digne et beau, ce qui porte les signes de l’abandon exclusif de soi, de l’alliance des personnes et de la communion authentique du Mystère trinitaire. (…) La profondeur de cette intimité, l’intensité spirituelle de l’union et du contact entre les personnes – l’homme et la fernme provient en définitive de l’Esprit qui vivifie. »
Dieu a comblé Joseph de toutes les grâces nécessaire à sa mission unique
Celui à qui Dieu a confié «ses deux trésors les plus précieux», Jésus et Marie, a forcément reçu dès l’aube de sa vie, toutes les grâces qui lui seraient nécessaires pour assurer son ministère d’époux de la Vierge et de père du Fils de Dieu. Certains saints – et pas des moindres puisqu’il faut compter parmi eux saint François de Sales, docteur de l’Église, et saint Padre Pio – sont allés jusqu’à considérer que, pour être le digne époux de la Vierge Immaculée, saint Joseph a dû jouir de la même grâce, et être préservé lui aussi de tout péché dès sa conception. L’Église ne s’est cependant jamais prononcée sur ce point; la Bulle lneffabilis Deus du 8 décembre 1854, par laquelle le pape Pie IX définissait le dogme de l’immaculée Conception de Marie, semble même l’exclure implicitement puisqu’elle parle du «privilège unique » accordé à la Vierge Marie en vue de sa maternité divine.
Extrait de : Joseph Modèle de vie pour notre temps,
Éditions Marie de Nazareth, Paris, 2020, pages 58-60
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