Dimanche 16 juin, dimanche de la Sainte Trinité, s’est déroulé le Pardon de ND de Locmaria (ou Lokmaria). Présidé par le Père Jean-Bernard Fortuma, la messe a été célébrée dans une petite chapelle très fleurie et devant une belle assemblée.
Après la messe et les petits mots en français et en breton de ceux qui prennent soin de cette chapelle, la procession s’est mise en route vers le tantad, avec la statue de ND de Locmaria, accompagnée par la flûte, puis par les clarinettistes.
La chapelle de Locamaria-Gaudin dépendait autrefois de la paroisse de Plouguernével. En 1842, Bonen devient paroisse et s’agrandit avec le rattachement des villages qui constituent la trêve de Locmaria. Elle relevait des chevaliers de Saint-Jean du Temple.
Comme beaucoup de chapelles, elle a été remaniée au cours des siècles. Du XIVème siècle, il reste les fenestrages. Début XVème, on construit la nef et le chœur, et début XVIème la chapelle sud.
En 1696, on édifie la tour porche, dont le très joli clocher est admiré comme l’un des plus gracieux de la région paroissiale, comparable à celui de Kerhir, en Plounévez-Quintin.
En 1877, la flèche s’écroule et est remplacée par une construction en bois, puis, en 1951, par une construction en béton qui sera démolie en 1988.
A l’intérieur, il subsiste 6 tronçons de sablières en bois, sculptés en bas-relief, qui portent des traces de polychromie, et un enfeu aux armes des Quenec’hquevilly, seigneurs de Keringant.
Quelle est l’origine de Bonen ?
Ancienne trève de Plouguernével, devenue succursale en 1842, Bonen, qui a été réuni à Rostrenen en 1970, a été érigé en commune en 1892, englobant dans son territoire la paroisse de Locmaria-Gaudin, elle aussi ancienne trève de Plouguernével. Si on en juge par des actes de 1277 et 1278, localisant le village de Kerdaniel, dans la paroisse de Mellionnec (cf. ce nom), la partie de son territoire située au sud du canal de Nantes à Brest dépendait jadis de cette paroisse.
Composé formé avec le vieux-breton bot « demeure, résidence », le toponyme a sans doute, comme second élément, en dépit de la forme ancienne Bosguen, un nom d’homme Nen, que l’on retrouve, associé au vieux-breton bren « colline » et au breton roz « tertre », dans Brénen et Rosnen, villages de Plouguernével. On le rencontre ailleurs, précédé du vieux-breton les « château », dans Lesnen, village de Saint-Thual (I.-et-V.), ainsi noté en 1371, et du vieux-breton treb « village », dans Trénen, village de Plouzané (Fin.).
Sous le patronage de la Vierge, Locmaria-Gaudin, ainsi nommé déjà en 1562, est un composé formé avec le breton lok « lieu consacré » et, comme tel, sa fondation se situerait entre le XIe et le XIVe siècle. Gaudin, nom d’homme d’origine germanique, attesté en Bretagne à partir du XIIe siècle, pourrait être un nom de seigneur.
(Photos et vidéo de Raymond Géléoc)