« Jésus est notre courage, Jésus est notre sécurité »
« Que le Seigneur nous donne la grâce … d’apprendre à intercéder, demande le pape François. Et quand quelqu’un nous demande de prier … faites-le sérieusement, en présence de Jésus, avec Jésus, qui intercède pour nous tous devant le Père. »
Le pape François met en garde contre la prière « tiède », surtout quand on prie « pour quelqu’un » : c’est ce qu’il a dit dans l’homélie prononcée à la messe dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican ce jeudi matin 4 avril 2019, indique Vatican News en italien.
« La vraie prière la voilà: avec le Seigneur », affirme le pape. « Lorsque nous faisons une prière d’intercession courageuse …, nous le faisons avec Jésus : Jésus est notre courage, Jésus est notre sécurité, qui intercède pour nous à ce moment-là. »
« Quand je prie », poursuit le pape, c’est le Christ « qui prend ma prière et la présente au Père. Et Jésus n’a pas besoin de parler devant le Père : il lui montre les plaies. Le Père voit les plaies et fait grâce. Quand nous prions, pensons que nous le faisons avec Jésus. »
Il existe de nombreux exemples de prière d’intercession dans la Bible, explique le pape François, et « il faut du courage pour prier ainsi ». Le pape cite l’exemple de Moïse (première lecture) qui intercède auprès de Dieu pour son peuple qui s’est détourné de Dieu en adorant un veau d’or. Moïse supplie Dieu de ne pas « enflammer » sa « colère » « contre eux », et il lui parle « comme un maître à son disciple », c’est-à-dire comme s’il lui disait: « Mais, Seigneur, tu vas faire mauvaise impression… »
Le pape évoque aussi les histoires d’Abraham, d’Anne et de la Cananéenne. Abraham intercède pour sauver son neveu qui vit à Sodome. Anne, la mère de Samuel, qui, «en silence, balbutiant à voix basse, prie, prie et prie encore, en bougeant les lèvres, au point que le prêtre qui était là pense qu’elle est ivre». Elle priait pour avoir un enfant. C’est « l’angoisse d’une femme » qui intercède devant Dieu.
Dans l’histoire évangélique de la Cananéenne qui demande la guérison de sa fille, tourmentée par un démon, le Christ – au début – lui dit qu’il est envoyé seulement au peuple d’Israël, et qu’il n’est pas bon de jeter le pain des enfants aux petits chiens. La Cananéenne insiste en affirmant que même les petits chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. Cette femme « n’a pas peur », souligne le pape, et obtient ce qu’elle veut.
Rappelez-vous, note le pape François, ces gens « luttent avec le Seigneur » pour qu’Il puisse «donner la grâce».
« Il faut tant de courage pour prier comme ça, dit le pape. Et nous sommes tièdes tant de fois. Quelqu’un nous dit : « Mais priez parce que j’ai ce problème… » Oui, oui, je dis deux ‘Notre Père’, deux ‘Je vous salue Marie’, et j’oublie. »
C’est « la prière du perroquet », affirme le pape : « La vraie prière, la voilà : avec le Seigneur. Et quand je dois intercéder, je dois le faire comme cela, avec courage. »
Dans le langage courant, explique le pape, les gens, « quand ils veulent arriver à quelque chose », « utilisent une expression » : « Ce la metto tutta » (« Je fais le maximum »).
« Dans la prière d’intercession, poursuit-il, c’est également vrai : « Je fais le maximum. » Et si les doutes nous viennent pendant la prière – « mais comment puis-je savoir que le Seigneur m’écoute ? » – il faut se rappeler que « nous avons une sécurité : Jésus, il est le grand intercesseur ».
En conclusion, le pape invite à prier avec courage : « et quand quelqu’un nous demande de prier, ne le faites pas avec deux petites prières – rien – non, faites-le sérieusement, en présence de Jésus, avec Jésus, qui intercède pour nous tous devant le Père ».
Sainte-Marthe, 4 avril 2019 © Vatican Media