Notre curé, l’abbé Jean-Marc L’Hermitte, a participé, du 3 au 7 janvier, à un colloque au séminaire français de Rome sur le prêtre et la miséricorde.
Aude Bracq de la revue diocésaine lui a posé trois questions.
Eglise en Côtes d’Armor (ECA) : Qu’est-ce qui vous a marqué dans ce colloque ?
Jean-Marc L’Hermitte (J-M L) : J’ai apprécié la variété des interventions, entre l’exposé théologique, la recherche biblique, la découverte de figures de sainteté, comme Thérèse de Lisieux et celle du dominicain François Lataste, aumônier des détenues dans le Bordelais. Nous avons pu nous réapproprier le mot « miséricorde » à partir de la Bible (chez saint Paul), ou chez nos frères musulmans, grâce à l’intervention éclairée du vicaire général de Tunis. Le diacre permanent Gilles Rebêche, responsable de la diaconie dans le diocèse de Toulon, a stimulé notre désir d’agir dans l’esprit de « diaconia ». Il faut intégrer les plus démunis dans nos communautés, dans la liturgie. Il nous a donné une belle méditation sur le passage de la Syrophénicienne, avec l’accueil des restes : ne serions-nous pas, dans l’Eglise, un « peuple des ramassés » ?
ECA : A Rome, avez-vous passé les Portes Saintes ?
J-M L : Avant le début du colloque, nous avons pu (au milieu des touristes et des selfies !) passer la Porte Sainte à Saint-Pierre de Rome. Chose étonnante, la présence d’un (faux) cochon dans la crèche de la basilique… J’ai eu une pensée pour les éleveurs porcins bretons, dont mon frère. Mercredi, le franchissement de la Porte Sainte de la basilique Saint-Jean-de-Latran s’est déroulé de manière plus liturgique, solennelle, avec une belle Eucharistie animée par les séminaristes français.
ECA : De retour dans vos deux paroisses, comment allez-vous vivre cette année de la miséricorde ?
J-M L : Le Père François Lataste savait reconnaître en l’autre la capacité de faire du bien, de rebondir, même quand tout semblait perdu, comme dans le difficile univers carcéral du XIXe siècle. C’est ce regard bienveillant, évangélique, qui inspire mon attitude intérieure, vis-à-vis de tous les visages rencontrés, et notamment ceux des plus blessés.
Au niveau de la paroisse, nous dressons quelques projets, simples à mettre en place. Nos homélies du Carême s’appuieront sur Luc, évangéliste de la miséricorde.
Nous vivrons une journée communautaire de la réconciliation et mettrons en valeur le sacrement des malades. Le temps de présence et d’écoute sera renforcé à l’occasion de nos pardons, chance pour rejoindre nos périphéries du grand territoire. La miséricorde de Dieu n’est pas limitée, il brûle nos cœurs d’une charité intense, à l’image du tantad majestueux qui accompagne nos pardons. C’est le feu de la charité qui ne s’éteint jamais !
Propos recueillis par Aude Bracq
Publié dans Eglise en Côtes d’Armor – février 2016