Le Pardon de St Diboan
Dimanche 12 août : Pardon de St Abibon ou St Diboan en sa chapelle de Plévin. Selon la tradition, la célébration a commencé par la bénédiction de l’eau à la fontaine. Ensuite la procession a pris le chemin de la chapelle en chantant le cantique de St Diboan (paroles et musique).La messe a été concélébrée par le Père Théophile Kpanou, le Père Victor Blanchet et un autre Père de Langonnet. Au cours de cette messe a également été célébré le baptême du petit Awen.
Le père Théophile Kpanou, venant du Bénin, est au service de la paroisse du 21 juillet au 15 septembre.
Après la messe, un moment de convivialité sous les arbres avant le repas sous la tente.
Qui est St Abibon (ou St Diboan) ?
Voici ce que l’on trouve dans le Bulletin d’histoire et d’archéologie de 1924 :
Plévin est le centre le plus important de la dévotion à saint Diboan. Sa chapelle se trouve au village de Lanylis, à 600 m.à l’Est du bourg. Saint Diboan, transformé ici encore en saint Abibon est représenté jeune, tenant une palme à la main. Il passe pour avoir été lapidé par les Juifs le même jour que saint Etienne ou quelque temps après. À côté de lui un petit saint Irly (Erlé), en habit monacal et, auprès de l’autel de droite, une N.-D. de Délivrance. Les pèlerins sont nombreux.
La chapelle aurait été bâtie par un chevalier qui s’en était allé en Terre-Sainte et en aurait rapporté une relique du martyr Abibon.
Mais quel est le saint qui se cache sous le nom de St Diboan ? Car Diboan n’est qu’un surnom. St Diboan est le saint qui délivre, qui tire de peine, et, comme on l’a vu, le genre de grâces qu’on lui demande, justifie ce surnom.
Écartons délibérément Abibon et Abdon, dont rien dans leur vie permet de les qualifier de Diboan ou de saint qui tire de peine. C’est à un vieux saint breton que l’on a ici affaire, et, pour de multiples raisons, nous croyons que ce saint n’est autre que saint Ethbin, compagnon d’apostolat de notre grand saint Guénolé.
On trouve sa Vie dans le Cartulaire de Landévennec et dans quelques autres manuscrits. Particularité étrange : la Vie insérée au Cartulaire donne deux noms : Idiunet (aujourd’hui Idunet) et Ethbin. Il était breton, fils d’Eutius et d’Eula, et fut élevé dans la maison paternelle jusqu’à l’âge de quinze ans. Eutius étant venu à mourir, sa veuve quitta le monde et alla demander le voile à saint Samson, qui était alors évêque de Dol. Le saint prélat : déféra à son pieux désir et conféra en même temps la tonsure à Idiunet. Celui-ci resta quelque temps auprès de saint Samson, puis le quitta pour aller prendre l’habit au monastère de Taurac qui était alors gouverné par saint Similien. Là il fut promu au diaconat, et fit connaissance du moine Guénolé, saint prêtre qui se prit d’une grande affection pour son jeune compagnon.
Les Francs ayant détruit le monastère de Taurac, Ethbin se retira dans une solitude où il resta trente ans après quoi, il passa en Irlande, vécut vingt ans dans une forêt appelée Silva nectensis ou Silva noctensis, et y mourut le XIV des Calendes de Novembre, à l’âge de 83 ans. En plus de ces détails, on sait encore par le Cartulaire de Landévennec (Charte 2) qu’Ediunet-Ethbin a passé du temps à Châteaulin où saint Guénolé vint un jour le visiter. Saint Ethbin ayant aidé à soulager, de la manière -qu’on vient de voir, un lépreux qui était Notre-Seigneur lui-même, on comprend que les malheureux aient eu grande confiance en son pouvoir, et l’aient surnommé Diboan ou le saint qui tire de peine.
Source : Bulletin d’histoire et d’archéologie. Eglise catholique. Diocèse de Quimper
Saint Diboan a sa statue à la Vallée des Saints.
Les photos et la vidéo sont de Raymond Géléoc