Le lundi de Pentecôte, c’est le traditionnel Pardon de St Eloi dans la petite mais très belle chapelle de Paule.
Le Père Yves Poilvet, notre curé, a célébré la messe dans une chapelle pleine de fidèles et magnifiquement fleurie. Au cours de son homélie, le Père Yves a fait un bref de la vie de St Eloi. Excellent orfèvre et sculpteur, Eloi a été remarqué par le roi Clotaire II qui l’a chargé de lui fabriquer un trône. Avec les matériaux reçus, Eloi en fabriqua deux ! Son honnêteté lui valut d’être nommé « grand argentier » du roi. Son art, son habileté aurait pu pousser Eloi à fabriquer des idoles, comme Aaron, dans l’Exode, qui fabriqua un veau d’or pour « remplacer » Dieu. Et de nos jours, combien d’idoles, d’amulettes autour du cou ou près de nous ? Mais Eloi resta fidèle et préféra la gloire du ciel à la gloire des hommes.
Après la messe, le Père Poilvet a béni les chevaux qui étaient arrivés autour de la chapelle et ensuite, ce fut le verre de l’amitié et la vente de gâteaux au profit de l’association qui entretient la chapelle, étape un peu écourtée par la pluie qui s’est mise à tomber!
Au mois de mars de cette année, la municipalité de Paule a fait installer une « table de lecture » de la chapelle. Ont peut y lire l’historique et une description de la chapelle.
La chapelle de St Eloi, édifiée au XIVème siècle, a été en partie détruite à la Révolution. Tombée en ruine en 1810, elle a été reconstruite dans la seconde moitié du XIXème siècle sur l’emplacement de l’ancien sanctuaire. Le cadre est arboré et distant de 4 km du bourg de Paule.
Dans le pignon ouest, la porte ancienne a été conservée. À l’intérieur de l’édifice, les portraits peints des 4 évangélistes (St Luc, St Jean, St Mathieu et St Marc) décorent la voûte et une fresque mettant en scène un chevalier orne un mur.
Le retable, du peintre Gilbert de Rostrenen, date de 1857 et représente l’apparition de la Vierge Marie à deux jeunes bergers alors qu’ils gardent leurs troupeaux, le 19 septembre 1846 dans les alpages, au-dessus du village de la Salette en Isère.
De part et d’autre du tableau, outre la statue ancienne de Notre-Dame de l’Épine, trône à gauche, celle de St Maudez, représenté sur le vitrail de la chapelle avec un serpent dans la main. Il est invoqué, entre autres, pour la guérison des morsures de serpent et des piqûres d’insectes. La fontaine de dévotion lui est dédiée.
À droite du tableau, la statue de St Eloi est celle du saint vénéré le jour du pardon, le lundi de la Pentecôte. Ce St Patron est représenté sur un vitrail avec un marteau dans une main. Il symbolise les nombreux métiers liés au travail des métaux comme le forgeron, le maréchal-ferrant.
Autrefois, le jour du pardon, de nombreux pèlerins venaient, pour certains accompagnés de leurs chevaux de labour mis en valeur pour l’occasion. Ils faisaient 3 fois le tour de la chapelle et à l’issue de la procession, le prêtre bénissait les chevaux en leur versant quelques gouttes d’eau dans les oreilles ce qui les plaçaient sous la protection de St Eloi.
Les anciens se souviennent également que chaque cultivateur rapportait chez lui un flacon contenant l’eau de la fontaine afin de bénir à son tour les bâtiments et les animaux de la ferme.
Après les vêpres, la fête profane prenait le pas et était l’occasion de rencontres et d’amusement. Il y avait trois buvettes et des marchands ambulants de fruits et de bonbons (dont certains tenaient commerce au bourg de Paule). La course de chevaux de labour était organisée dans un champ à proximité de la chapelle et constituait le temps fort de l’animation.
Aujourd’hui, le Pardon a toujours lieu le lundi de la Pentecôte et la bénédiction des chevaux perdure à travers les chevaux de loisirs.