C’est la rentrée avec ses nouveautés, ses appréhensions, pour ceux qui changent d’école, de travail, ou autre. Il y a toujours une certaine nervosité en l’air au mois de septembre. C’est un peu comme si nous voulions tout de suite être performants, faire face à tout ce qui se présente à nous et mobiliser le plus d’énergie possible. Le temps de la rentrée est toujours un défi, une occasion d’ouvrir des voies nouvelles, des chemins nouveaux. Et de le faire généreusement !
Nous évaluons les appels, les souhaits secrets aussi, que chacun porte pour une année plus riche, plus belle, plus équilibrée… et plus évangélique. C’est un temps de renouveau. Nous vivons à grande allure, sans doute de manière trop rapide. Or, chacun le sait : il s’agit de durer, de prendre le temps qu’il faut pour s’adapter, pour mettre en œuvre de nouvelles manières de faire.
En fait, nous avons intégré dans notre inconscient l’obligation d’être performants. Écoutons un peu comment nous parlons : « Cela doit marcher, cela marchera ! » « Ça passe ou ça casse ! » Deux dangers nous guettent. Soit nous dépensons beaucoup d’énergie pour des choses qui, finalement, n’en valent pas la peine, soit nous perdons de vue ce qui est important, essentiel, vital : l’attention à l’autre, la qualité de nos relations humaines, l’écoute des angoisses qui nous habitent.
Nous vivons dans un monde devenu incertain, imprévisible, en tension permanente. Notre corps, notre mental, accusent le coup. Nous dormons moins, mangeons mal, travaillons trop ou trop peu, sommes trop casaniers, perdons notre temps devant la télévision, sommes dépendants de notre téléphone portable, nous énervons pour un rien… On peut poursuivre cette litanie. Alors que faire ? Comment ne pas subir ? Comment allier sagesse et élan, prudence et audace, accueil et don ? Car c’est à cela que nous sommes invités.
La parole de Jésus nous appelle à un départ au large, dans le souffle de l’Esprit et la générosité de la mission. La nature s’apprête peu à peu au temps des labours, que suivra celui de l’hibernation du grain en terre profonde et la fécondité en temps voulu. Pour le disciple du Christ, l’entrée dans ce long cycle – qui est aussi un peu le nôtre – est profondément le temps de l’Esprit.
Je crois qu’il y a nécessité aujourd’hui de s’asseoir pour réfléchir selon les trois directions suivantes :
- se fixer des priorités et s’y tenir. Ce qui veut dire renoncer à ce que nous ne pouvons pas faire.
- soigner la grammaire de l’humain : se saluer et se remercier, apprivoiser le silence, promettre ce que l’on peut tenir, ne dire que ce qui est nécessaire, faire confiance et ne pas céder au fatalisme, ne demander que ce que l’autre peut donner…
- relire la journée et noter tout ce que nous avons vécu de positif, de rencontres intéressantes.