Lors des célébrations, la première lecture est suivie du psaume responsorial qui fait partie intégrante de la liturgie de la Parole. Il a une grande importance liturgique et pastorale, car il favorise la méditation de la Parole de Dieu.
Un élément important
À une époque, on ne se gênait guère pour supprimer le chant d’un psaume à la messe pour le remplacer par un cantique. Aujourd’hui, le chant du psaume a été mieux intégré à la liturgie et des efforts ont été réalisés pour bien le mettre en œuvre. Sa place est essentielle au bon déroulement de la liturgie de la Parole où Dieu parle et le peuple lui répond. Le psaume constitue donc un rite, un acte de chant ayant valeur en lui-même, au même titre que le Gloria, le Sanctus, l’Alléluia ou l’anamnèse. Rien ne peut justifier sa suppression, d’autant que le psaume nous fait prier avec les mots inspirés par Dieu lui- même.
Ce qu'est le psaume
Avant d’être un écrit, le psaume est un cri, le cri des hommes vers Dieu. On peut pourtant se demander si notre monde et nos préoccupations quotidiennes ont encore quelque chose à voir avec ces cris du peuple hébreu. À les lire et les prier, on réalise très vite combien ces multiples cris des hommes, devenus prière et louange à Dieu, renvoient à notre vie quotidienne.
C’est l’humanité tout entière, portant ce qu’elle a de plus humain, qui s’y exprime. Tout en conservant un caractère profondément humain, le psaume porte en lui une puissance spirituelle.
Écouter, chanter et dire les psaumes, c’est se trouver au cœur de la vie et laisser l’Esprit chanter en nous. C’est accepter que Dieu sait, mieux que nous, ce qui touche son cœur de Père et donc apprendre humblement à le prier avec les mots venus de Lui.
Le psaume responsorial
Situé entre les lectures, le psaume constitue un rite autonome. Il convient de le traiter comme tel, avec une certaine ampleur, en le distinguant nettement des deux lectures.
Une même personne ne proclame pas la première lecture, puis lit ou chante le psaume.
Par nature poétique, il exige le chant par un psalmiste, ce qui le distinguera nettement des lectures, et demande une réponse chantée de l’assemblée. Ce n’est pas toujours simple à bien mettre en œuvre parce qu’il est nécessaire que le psalmiste n’en fasse pas un exercice de chant.
C’est le texte qui importe : la musique, toujours très simple, a pour but de le porter. Il serait important que, dans nos paroisses, quelques personnes s’exercent à chanter les psaumes à l’ambon pour bien servir ce chant si particulier.
Une autre solution existe : la lecture poétique, avec reprise d’un refrain par l’assemblée. Mais, ici encore, il faut s’y préparer de manière à faire ressortir la dimension poétique du texte afin qu’il ne devienne pas une banale lecture, plate et insipide.
Les strophes peuvent aussi être chantées en alternance par le psalmiste et l’assemblée. Et une assemblée en est capable si les tons des psalmodies sont simples et peu nombreux.
La place des instrumentistes
Le plus souvent, le psaume est accompagné à l’orgue, mais d’autres instrumentistes (flûtiste, guitariste, etc.) peuvent soutenir la cantillation en veillant à ce que l’instrument choisi ne couvre pas le texte chanté, avec éventuellement des petites percussions, si le rythme du psaume le permet. Des enfants qui pratiquent un instrument peuvent ainsi trouver leur place dans la liturgie et nourrir la prière de l’assemblée.
Serge Kerrien
Diacre permanent du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier, au service national de la pastorale liturgique et sacramentelle