Chers amis et lecteurs,
Nous ne pouvons vous rejoindre à temps, comme les mois précédents, pour notre bulletin paroissial. Vous voudrez bien nous en excuser. Nous attendions les dernières précisions gouvernementales.
J’espère que vous vous portez bien en ce moment difficile où tout le monde se pose beaucoup de questions sur l’avenir qui paraît incertain. Dans la vie, nous faisons l’expérience des mauvais et des bons moments. Michel Scouarnec, dans un document intitulé : « La foi une affaire de goût », nous laisse comprendre que « les meilleurs moments de la vie sont sans doute ceux que l’on partage avec des amis. » Il poursuit pour nous dire que, « dans la vie quotidienne, les meilleurs moments sont faits de riens, de sourires et de libres propos dans le respect des uns et des autres, de fleurs que l’on offre, de musiques que l’on écoute et, bien entendu, de repas que l’on prend ensemble, de vivres qui font vivre. »
Je me suis basé sur ces citations pour vous rappeler que le Tout Autre et les autres sont indispensables à notre vie chrétienne et à notre vie humaine. Nous avons vu, entendu et compris pourquoi les périodes de confinement sont difficiles à vivre. L’une des raisons qui serait probablement invoquée par bon nombre d’entre nous : « Je ne vois personne ! »
Ce mouvement de va-et-vient, c’est-à-dire le fait de sortir de soi-même pour vivre une rencontre avec l’altérité, est l’expérience même de la foi biblique qui nous oblige à une sortie des clôtures familiales, claniques, ethniques, nationales, non pour nier les particularités et les différences, mais pour qu’elles se rencontrent, s’enrichissent et vivent en fraternité.
Voilà le sens du titre de ces quelques phrases que je veux partager avec vous : le goût de la présence des autres, pour vous inviter à faire cette expérience délicieuse de la foi qui est une invitation au voyage, au déplacement, à la rencontre du Tout Autre (Dieu), à la rencontre des autres, pour se découvrir soi-même.
Et, comme résultat, nous parlerons un langage nouveau, un langage différent de notre langage habituel (le chacun pour soi). Nous parlerons le langage même de Jésus. Un nouveau langage, fondé sur une volonté réelle de construire le partage, la fraternité, la solidarité. Un langage du cœur, un langage qui a du sens, faisant appel à ce qu’il y a de plus grand et de plus beau en chacun de nous.
Ce nouveau langage n’a pas de religion ni de classes sociales. Il donne sens à notre vie. C’est grâce à celui-ci que notre monde deviendra un monde de justice, un monde de paix, un monde réconcilié.
Il est temps que nous cessions de dire que nous sommes fiers d’être catholiques, protestants ou autres, mais de dire, de préférence, que nous sommes fiers parce que nous sommes capables de prouver, à travers nos paroles et nos actes, que nous sommes des témoins de la bonté, de l’amour et de la tendresse de Dieu.
Chers amis, que la présence de Dieu chasse en nous tous les « petits esprits » (orgueil, égoïsme, jalousie, indifférence, …) qui empêchent l’homme de grandir, de croître et de progresser dans la justice et la vérité !
Père Jean Bernard Fortuma
Pour vous donner ou vous redonner la joie de Noël, écoutez et regardez …