Le carême et le sacrifice complet
Le carême est une période préparatoire de 40 jours à la Pâque. C’est le combat intérieur d’une conscience d’homme d’être le digne fils de son Père. Un carême chrétien a tout d’abord comme but de contempler le Christ prenant le chemin du service de Dieu et de ses frères et sœurs dans un même élan de sacrifice. Les lectures du carême orientent notre prière, éclairent notre foi et récompensent nos actions : la tentation au désert, la transfiguration sur la montagne, la samaritaine au puits, l’aveugle de naissance au bord du chemin, Lazare qui sort du tombeau.
La tentation
Le récit du drame originel n’est pas un triste accident du passé, mais le miroir de la condition humaine que le Christ, nouvel Adam, restaure par sa Pâque. Pour un chrétien, la tentation est un combat permanent. »A vaincre sans péril, dit-on, on triomphe sans gloire ». Poussé par l’Esprit pour être tenté dans le désert donc, Jésus n’était pas seul. La tentation est aussi une bonne chose dans la mesure où la grâce de l’Esprit s’y déploie afin de rejeter le mal. Le désert est transformé en une terre fertile. Jésus a déjoué toutes les astuces du Malin. Chantons victoire !
La Transfiguration
La montagne comme lieu symbolique révèle le Fils à qui Dieu manifeste son amour et il lui remet tout pouvoir comme au désert. Jésus est transfiguré devant Pierre, Jacques et Jean qui découvrirent par avance la gloire du Fils Bien-Aimé du Père. En effet, nos eucharisties sont des transfigurations dans le pain et le vin où Jésus manifeste sa gloire, pas avec des vêtements éblouissants évidemment mais avec son corps immolé et son sang versé. Rien de spectaculaire mais beaucoup d’amour. Prenons garde de ne défigurer personne !
La Samaritaine
Au puits, elle abandonne sa cruche pour signifier qu’elle change de vie. Bouleversée par l’attention et la prophétie de Jésus, elle va crier à ses concitoyens : »Venez voir un homme, n’est-il pas le Messie ? Nous-mêmes nous l’avons vu et nous sommes convaincus. » S’il y a une soif physique, il y a une autre soif, spirituelle : la soif de Dieu et sa parole que seul le Christ peut combler. Un autre aspect : la haine, barrière tribale entre Juifs et Samaritains, fait place à la richesse de la rencontre en Christ. Hier, tous au puits de Jacob, aujourd’hui, tous à la profonde source intarissable : Jésus-Christ, Soleil qui brillait ce jour-là, de tout son éclat, sur les descendants de Jacob. Ce soleil brille à jamais dans le cœur de tous les hommes de bonne volonté.
L’aveugle de naissance
Qui a péché, lui ou ses parents ? Ni lui, ni ses parents mais Dieu manifeste toujours sa grandeur. Il va se laver et il voit, passant des ténèbres à la lumière tandis que d’autres, bien-nés, sont aveuglés par les soucis et les plaisirs de la vie. Ils regardent mais ne voient rien, ne comprennent rien.
La Résurrection
Alors que Lazare revient à la vie ordinaire, pour finalement mourir un jour, la Résurrection de Jésus inaugure l’entrée triomphale dans l’éternité.
En conclusion, à travers les lectures du carême, le carré pascal est complètement constitué en Eglise.
La victoire au désert, la gloire sur la montagne, la vie à la source, la lumière et la Résurrection.
Voilà la Pâque dignement et fidèlement célébrée.
Il est ressuscité. Il est vivant.
Chantons Alléluia Alléluia !!!
Célestin Kapombe
Chapelain auprès des
sœurs Augustines de Gouarec