Nous fêtons, en ce 19 mars, saint Joseph, comme nous n’oublierons pas de le faire à nouveau le 1er mai. Deux fêtes à quelques semaines d’écart, ce n’est quand même pas banal et mérite d’être souligné ! Les Évangiles de Luc et Matthieu nous en disent peu à propos de Joseph, suffisamment peut-être à y regarder de plus près.
Un homme qui fait totalement confiance à son Dieu.
Nous rencontrons Joseph à plusieurs reprises au fil du récit évangélique. Il est tout d’abord un homme qui fait totalement confiance à son Dieu. Joseph fonde une famille selon des conditions pour le moins particulières. Alors qu’il pouvait répudier sa future épouse, il s’engage dans une tout autre relation, celle qui le mène à devenir futur père nourricier.
Joseph répond par ailleurs aux obligations du recensement alors même qu’il sait, bien entendu, que la naissance de Jésus approche.
Et que dire de ce qu'il doit accepter avec Marie au moment de l'enfantement ?
Un accueil que l’on peut de fait aisément qualifier de plus que précaire pour un nouveau-né et au possible de terriblement angoissant pour ses jeunes parents. De façon tout aussi incertaine, il leur faut ensuite fuir en Égypte afin d’échapper au plus vite au projet criminel du roi Hérode. Avouons que, pour débuter une vie de couple, on pouvait rêver mieux. Tout ceci suffirait largement à écrire un roman ou le scénario d’un film…
Bien au contraire, se soustrayant aux facilités de l’exploitation de scandales à répétition, pas une seule parole de Joseph nous est rapportée de tous ces événements. Tout semble, au contraire, se focaliser sur les actes posés
Joseph est un homme sage qui vit pleinement ses engagements.
Une Parole s’est révélée à lui et le met en mouvement. Il lui faut mettre cette Parole en pratique. C’est un actif, résolument décidé malgré les obstacles qui se présentent et qui bouleversent, à aller de l’avant. Sans doute, comme beaucoup d’entre nous, a-t-il pu pour autant s’interroger sur le sens qu’il fallait donner à tout cela. Le doute bien entendu peut avoir pris de l’importance dans ses réflexions et, malgré tout, il fait confiance, il accompagne, il soutient, il construit patiemment selon un schéma qui n’était certainement pas le sien au départ. C’est en définitive un choix radical qui s’enracine progressivement et s’inscrit pleinement dans une volonté qui s’affirme, qui dépasse les jugements éventuels, qui s’affranchit de la peur.
Joseph ne dit pas un mot ...
On rencontre une dernière fois Joseph au moment où Jésus, échappant à la surveillance de ses parents, débute ses enseignements au temple. Voici à nouveau un événement totalement déconcertant pour ces parents qui ont vu grandir leur fils à la manière de tous les jeunes de son époque. Imaginons un seul instant une simple transposition de cette « fugue » à l’heure actuelle. Quelles seraient nos réactions en tant que parents nous-mêmes ou simples observateurs ? Qu’en feraient les médias et les réseaux sociaux ? Entre les interprétations plus ou moins étayées et la réalité des faits, que choisirions-nous ? Joseph, quant à lui, ne dit pas un mot. Peut-être, peste-t-il en son for intérieur mais rien ne semble sortir de sa bouche. Il nous devient alors possible de louer les vertus de la méditation personnelle, celle qui nous évite de trop en dire et qui laisse au final à l’autre la possibilité d’expérimenter sa propre liberté.
Joseph modèle de sagesse et de discrétion
Lors de la vie publique de Jésus, la présence de Joseph n’est pas mentionnée. Est-il pour autant absent ? N’est-il plus de ce monde ? Là aussi, croyons que la sagesse et la discrétion de Joseph continuent silencieusement à irriguer le message qui nous est parvenu par les écritures et les témoignages à travers les siècles. Il n’est pas toujours essentiel de trop parler pour être entendu. Il n’est pas toujours primordial d’écrire des longueurs pour être compris. Ce que nous réalisons, simplement et en accord avec nos valeurs et notre foi, contribue grandement à l’avènement de plus de compréhension, de justice et de paix.
