La Samaritaine, confidente privilégiée du Christ.
S’il est un passage particulièrement emblématique du Nouveau Testament, c’est bien celui de la Samaritaine.
Nombreux sont probablement ceux d’entre vous qui connaissent le célèbre slogan du grand magasin parisien de 30 000 M2, fermé en 2005 pour réaménagement et ouvert à nouveau en 2021 : « On trouve tout à la Samaritaine ».
La Samaritaine de la Bible s’attendait-elle à donner son nom à l’un de ces chefs-d’œuvre de l’architecture art déco créé en 1870 ? Ce grand magasin a été construit près d’une pompe à eau dénommée « pompe de la Samaritaine », en mémoire de l’épisode biblique évoquant la rencontre de Jésus et de la Samaritaine au puits de Jacob, récit uniquement relaté dans l’Évangile de Jean (4 1-30) que nous vous invitons à relire et à méditer.
Souvenez-vous : la rencontre de Nicodème avec Jésus avait eu lieu la nuit, celle de la Samaritaine se déroule en plein jour.
Nicodème était un personnage en vue dans la société juive. La Samaritaine est une inconnue, une étrangère. L’histoire n’a pas retenu son nom. Nicodème voulait rencontrer Jésus, il en avait entendu parler. La Samaritaine, elle, c’est tout-à-fait par hasard qu’elle le rencontre.
Cette rencontre, l’évangéliste la situe dans les débuts de la vie publique de Jésus qui voulait se rendre de Judée en Galilée. Il lui fallait pour cela traverser la Samarie qui, pour les juifs, est une région à éviter, les Samaritains étant considérés comme des dissidents et des hérétiques.
Et pourtant, Jésus n’hésite pas à s’adresser à la Samaritaine qu’il rencontre près du puits. Une rencontre qui va se transformer en révélation.
Notons d’abord la fatigue de Jésus qui souligne son humanité. Après avoir marché, il décide de s’arrêter, en plein milieu de la journée, au moment où le soleil est au zénith.
La soif ouvre la conversation entre les deux protagonistes. La Samaritaine arrive seule pour puiser l’eau. Jésus brave ici deux interdits : un homme parlant à une femme seule et, de surcroît, une Samaritaine.
La symbolique de l’eau
« Donne-moi à boire » : c’est ainsi, profitant de sa soif, certainement bien réelle, que Jésus va s’adresser à la Samaritaine. Le message est bref et cette demande surprend bien évidemment cette femme qui s’en offusque : « Toi, un juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » Mais, par un retournement extraordinaire, Jésus, le demandeur, va mettre la Samaritaine à l’épreuve : « Si tu savais le don de Dieu et qui te dit « Donne-moi à boire », c’est toi qui le lui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive. » Par cette inversion, que sous-entend réellement Jésus ? Dépassant le prétexte de sa propre soif, il suggère d’aller à la source chercher plus profondément l’eau vive, là où elle se trouve, et ainsi prendre conscience, dans sa foi, de cette injonction de Jésus.
Une révélation
Ce puits, dit « de Jacob », près duquel Jésus vient de se reposer, est aussi riche de symboles. C’est un lieu de rencontres, d’échanges et du don précieux de l’eau, vitale dans ces lieux désertiques et également essentielle pour nous aujourd’hui. Jésus évoque l’eau vive qui n’est pas celle à laquelle la Samaritaine pense d’emblée. « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif, mais celui qui boira de cette eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif, et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »
Convaincue, la Samaritaine lui demande alors de cette dernière. Mais, Jésus lui apprend qu’elle a eu cinq maris et l’homme avec qui elle vit n’est pas son mari.
La femme, surprise, en déduit que Jésus est un grand prophète. Jésus n’a plus qu’à lui révéler ce qu’il n’a encore dit à aucun de ses disciples : il est le Messie.
Devant cette révélation les querelles de confession et de peuples deviennent vides et vaines.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Cette ouverture est encouragée par le pape François.
La Samaritaine, cette femme aux mœurs réprouvées, illustre ces périphéries pour lesquelles le Christ n’a pas passé son chemin, mais en a étanché la soif sans s’en offusquer. Le pape perpétue cette ouverture, redonnant vie à ce message de Jésus près du puits de Samarie.
S’ouvrir à l’autre, à l’étranger, si différent soit-il, est la révélation entendue par la Samaritaine qui en oublia jusqu’à sa cruche, symbole de son ancienne vie, pour courir annoncer la Bonne Nouvelle.