Dans un précédent article nous avons cheminé avec les cinq sens.
Je vous propose de poursuivre ce parcours.
Cheminer avec le corps vers une exploration intérieure
Je peux à présent me déplacer dans cet édifice s’il n’y a pas de célébration en cours. Pendant ce cheminement, je tenterai de nommer chaque espace du sanctuaire. Je peux m’avancer vers le chœur par l’allée centrale : c’est-à-dire vers l’est, symbole de la Résurrection. Ma vie trouve sens dans cette orientation. Quel que soit mon parcours, je marquerai un temps d’arrêt en arrivant à proximité de l’autel qui se trouve dans le chœur. Cette table où est célébrée l’eucharistie pendant la messe est généralement surélevée (attention aux marches !). Autel vient d’ailleurs du latin altus qui signifie élevé, afin que les fidèles puissent voir le prêtre des différents endroits de l’église, mais surtout parce que c’est le lieu essentiel de cet édifice : l’officiant y élève vers Dieu l’offrande et la prière des fidèles. Au cours de ce cheminement, j’ai pu constater que l’église avait un plan particulier : le plus souvent, elle est en forme de croix, symbole de la crucifixion du Christ mais aussi de sa Résurrection.
Quel que soit le moyen de locomotion qui nous a conduits dans ce sanctuaire, nous y sommes devenus pèlerins. Le mot « pèlerin » issu du latin perager (celui qui va au-delà de son champ) désigne en effet l’étranger.
Ayant quitté notre environnement habituel, nous sommes, pour la durée de cette visite, cet étranger. Certes nous n’irons pas tous à Rome, Saint-Jacques de Compostelle ou tout autre sanctuaire lointain, mais nous sommes en route.
Cheminer avec les œuvres d’art
Je peux aussi cheminer en m’attachant exclusivement aux œuvres d’art : statues, tableaux, vitraux, chemin de croix, …
J’essaye d’identifier les saints présentés : dans la plupart des édifices nous trouvons une ou plusieurs statues de la Vierge, mais aussi le saint patron de la paroisse ou de la chapelle locale, sans oublier des saints très populaires comme sainte Anne ou sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Ces saints ont vécu souvent à une époque lointaine de la nôtre et ils ont été canonisés (c’est-à-dire reconnus saints) ou béatifiés (comme le Bienheureux père Maunoir) parce qu’ils furent des modèles de vie.
Dans l’humilité, l’attention aux autres, la générosité, ils ont vécu pleinement les valeurs de l’Évangile.
Je m’arrête devant une statue qui attire mon regard. Pourquoi m’a-t-elle interpellé ? Je laisse monter en moi les émotions qu’elle suscite. Un attribut permet de reconnaître un saint. Que symbolise cet attribut ? Les douze apôtres dont des statues ornent souvent le porche des églises portent des attributs qui sont la marque de leur dignité ou l’objet de leur martyre. Par exemple, pour saint Pierre c’est la clé car il est le chef de l’Église ou une croix inversée car il a été crucifié la tête en bas.
Je peux maintenant faire une pause devant un tableau qui me plaît. Est-ce son sujet que j’ai remarqué ou l’ambiance qui s’en dégage ? Quel est son auteur ? Quand a-t-il été peint ? Je regarde les couleurs puis les personnages : leur attitude, leur posture, l’expression de leur visage. Que signifient ces scènes ? Sont-elles issues de la Bible (exemple : un tableau de la Résurrection ou de la Vierge) ? Puis-je y voir un sens pour le monde d’aujourd’hui, pour ma propre vie ?
La plupart des églises ou des chapelles ont des vitraux. Un vitrail se lit généralement de bas en haut (pour élever son regard vers le ciel) et de gauche à droite.
J’essaie de deviner les histoires qu’ils racontent, sachant qu’ils pouvaient servir de catéchèse, autrefois, à ceux qui ne savaient pas lire.
L’ensemble des vitraux forme une verrière : ils représentent souvent des scènes bibliques mais peuvent aussi raconter l’histoire de l’édifice ou rendre hommage aux bâtisseurs ou aux généreux donateurs.