Après la tourmente révolutionnaire (1792-1799) onze « maisons » se reconstituent dès avant 1810, assurant, comme par le passé, le soin des malades à domicile et l’éducation des enfants. Mais en ce début du 19ème siècle, d’autres formes de pauvreté apparaissent : vieillards délaissés, enfants abandonnés ou livrés à la mendicité, travailleurs à la merci du chômage et de la maladie…
Les Filles du Saint-Esprit sont alors appelées au service des Bureaux de Bienfaisance créés en 1802 dans les chefs-lieux de canton : Uzel (1804), La Roche-Bernard (1811), Quintin et la Roche-Derrien (1818) ; dans les hospices civils : Ploërmel (1804,) Auray (1810), Lannion (1813), Tréguier (1820), hospice civil et militaire de Rostrenen (1824)… Commence alors notre histoire en Centre Bretagne.
En effet, la congrégation répond à l’appel du Comte de Bagneux, Préfet des Côtes-du-Nord, pour servir dans l’hospice temporaire civil et militaire, créé à Rostrenen dans la caserne de gendarmerie, pendant le creusement du canal de Nantes à Brest (1824-1833). Cet établissement est destiné à accueillir les malades du camp de Glomel. Quatre sœurs arrivent en février 1824.
La délibération du conseil municipal porte, à la date du 1er avril 1824, les cérémonies civiles et religieuses qui ont présidé à l’ouverture de l’hospice auquel est adjointe une école chrétienne pour les filles. De la mairie, le cortège des officiels s’est rendu à l’église où a été célébrée la messe du Saint-Esprit « pour attirer les bénédictions du ciel sur l’établissement. »
Par lettre du 24 avril 1824, le préfet rendant compte de sa visite au ministre de l’intérieur, Le canal de Nantes à Brestindique qu’il y a 11 malades et se dit « extrêmement satisfait de la bonne tenue de l’hôpital. » Il ajoute qu’il reste beaucoup à faire : manque d’eau, terrain insuffisant… « Il faudrait acquérir une maison et ses dépendances… un puits… un terrain pour en faire un jardin… »
Après la fermeture de l’hospice en 1833, le conseil municipal, lors de sa délibération du 21 juillet, « considérant que deux sœurs sont indispensables à l’éducation des petites filles et qu’une troisième sœur est aussi indispensable pour voir les malades indigents, est unanimement d’avis de conserver trois sœurs… »
(A suivre)
Les sœurs de la communauté