Les archives diocésaines conservent, en partie, une mémoire de nos paroisses et notamment au travers des bulletins. Une mine conséquente de textes consciencieusement rédigés par les prêtres qui relayaient ainsi le message de l’Église mais aussi certaines nouvelles locales.
La consultation des documents se fait, après avoir pris rendez-vous, auprès de l’archiviste de la Maison Saint-Yves, à Saint-Brieuc.
Souvent, tout au moins avant la seconde guerre mondiale, le bulletin paroissial est écrit à la main, imprimé et distribué chaque semaine. On apprend par exemple que, pour Plounévez-Quintin, plus de 400 personnes reçoivent la » Voix de Notre-Dame de Kerhir » chaque samedi. En 1925, l’exemplaire coûte 10 centimes et l’abonnement est au prix de 5 francs.
Décrivons à présent quelques « trouvailles » découvertes en feuilletant ces bulletins paroissiaux, de 1923 à 1939.
La morale chrétienne
La morale chrétienne y est tout d’abord largement décrite, avec une certaine emphase correspondant à l’époque, et les obligations rappelées fréquemment : confessions, participations aux offices, messes et vêpres, catéchisme en breton pour les enfants, …
Les pardons
Les pardons de la paroisse sont aussi largement commentés (Saint-Pierre, Notre-Dame de Kerhir, Saint-Maurice, Saint-Colomban et Saint-Éloi, Saint-Roch). La liste nominative des porteurs de croix, reliques, bannières et statues est ainsi mentionnée avec une répartition des tâches, selon les quartiers. On apprend que le pardon de Saint-Colomban et Saint-Éloi constitue une belle assemblée avec, pour les vêpres de l’après-midi, un nombre important de chevaux de Plounévez-Quintin, mais aussi des communes environnantes. Il fallut, une année, que 25 hommes nettoient la fontaine de Saint-Éloi et ses abords tant l’ensemble manquait d’entretien dans un terrain marécageux. Les pardons de Notre-Dame de Rostrenen et du Guiaudet, à Lanrivain, sont largement annoncés avec l’appel à une large participation des Plounévéziens qui voudront bien se regrouper en suivant parfois des consignes très détaillées. Il est rappelé par ailleurs qu’en 1927, au mois d’avril, une habitante de Plounévez-Quintin a été miraculeusement guérie auprès de Notre-Dame du Giaudet et que ses béquilles sont déposées en ex-voto à l’intérieur de la chapelle.
« La musique » de Campostal rehausse fréquemment la beauté des célébrations.
La Fête-Dieu
La Fête-Dieu revêt également une importance toute particulière. Après la messe, célébrée dès 9 h 30 le matin, le Saint-Sacrement est porté sous un dais avec l’arrêt au reposoir près de l’école Saint-Joseph. On invite à cette occasion les maisons, tout au long du parcours, à être apprêtées en façade avec des draps blancs et des fleurs.
Les établissements scolaires
Les établissements scolaires (Saint-Joseph à Plounévez-Quintin, le Sacré-Cœur à Saint-Nicolas- du-Pélem, Campostal à Rostrenen) se trouvent également en bonne place au fil des numéros. La rentrée des classes au mois d’octobre, les séances récréatives de Noël, la distribution des prix en fin d’année, jalonnent les pages du bulletin pour les écoles primaires. Les séances de cinéma ont lieu, à Plounévez, le dimanche à la salle paroissiale, après les vêpres, avec une programmation alliant à la fois des films d’enseignement catholique mais aussi des films comiques ou tout spécialement prévus pour les plus jeunes.
Les annonces
L’annonce de vœux perpétuels pour les religieuses et l’ordination de prêtres natifs de la région est relativement fréquente. On signale qu’une année plus de 70 jeunes femmes prononcent leurs vœux chez les Filles du Saint-Esprit, dont une originaire de Plounévez…
La rénovation de l’intérieur de l’église Saint-Pierre, durant les années qui précédent la guerre 39-45, permet au recteur de l’époque d’insister sur l’importance des travaux à réaliser et des finances à récolter. Certaines personnes ayant apparemment émis quelques réserves sur la peinture blanche, utilisée pour les murs, se voient « vertement » rappeler que la critique est facile et qu’il faut faire confiance aux maîtres de l’art. La qualité et l’importance du chemin de croix de Xavier De Langlais (créé en 1931) sont soulignées.
Régulièrement, les pages du bulletin sont agrémentées de quelques devinettes ou histoires drôles.
Un prochain article devrait nous en dire un peu plus pour les années postérieures à 1939.