René Le Meur, de Plounévez-Quintin …
René Le Meur est né à Plussulien. Il a longtemps enseigné à l’école du Sacré-Cœur à Saint-Nicolas.
Il est aujourd’hui directeur de l’école Notre-Dame de Rostrenen. Habité d’une foi profonde, il participe à la vie de notre Eglise. Il est apprécié pour la richesse de ses prises de paroles et ses écrits toujours pertinents.
Raconte-nous ton enfance
J’ai 59 ans ; je suis né à Kerbian en Plussulien. Mon frère Jean-Yves est de 8 ans mon aîné et ma sœur Evelyne a 4 ans de moins que moi. J’ai le souvenir d’une enfance tranquille, sans souci. Je suis allé à l’école primaire Sainte-Jeanne d’Arc à Plussulien où nous étions plus de 80 élèves. J’ai surtout gardé en mémoire Sœur Marie du Christ avec sa très grande rigueur (2 dictées par jour !). Je suis allé ensuite au collège-lycée de Rostrenen jusqu’en terminale où j’ai obtenu un bac B (économie).
Tu as alors choisi l’enseignement ?
Oui et je suis allé 2 ans au foyer Saint-Paul de Saint-Brieuc pour devenir instituteur. En septembre 79, j’ai été nommé à Plestin-les-Grèves. Je me suis marié en 1982 et comme Josette (originaire de Saint-Nicolas) était infirmière à Plouguernével, je suis venu prendre la direction de l’école du Sacré Cœur à Saint-Nicolas. Nous avions 4 classes quand je suis arrivé. Nous avions la particularité d’accueillir des élèves africains, souvent d’origine togolaise. Nous en avons eu jusqu’à 18 ! Ils logeaient au foyer Sainte Marie où les religieuses les aidaient pour leurs devoirs. Ça se passait bien à l’école et leur présence était une richesse pour les autres enfants. J’ai quitté en 1997 et je peux dire que j’ai beaucoup aimé ces 15 années passées à Saint-Nicolas.
Tu es alors venu à Rostrenen ?
Cela va faire 20 ans que je suis directeur à Notre-Dame. En plus de ma journée de direction, j’ai enseigné dans différentes classes mais c’est la 3ème année que je suis en ULIS, c’est-à-dire Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire. Nous accueillons des enfants avec un handicap pour troubles dans les apprentissages. C’est un espace d’accueil où je m’occupe de 5 enfants qui, à certains moments, vont rejoindre une autre classe. Ça me passionne car les conditions permettent la proximité du plus jeune enfant, celui qui n’arrive pas à apprendre comme les autres. Notre école compte 7 classes dont 2 en maternelle et 5 en primaire soit 170 élèves.
Et en dehors de ton travail ?
Il y a bien sûr la famille ; Jean-René, notre fils aîné, est marié et ils ont 3 enfants qui ont de 8 à 1 an. Notre fille est dans le Finistère et elle a 2 enfants. Avec Josette nous avons depuis toujours en commun la passion des festou-noz. En plus d’y prendre beaucoup de plaisir, nous y rencontrons beaucoup de monde d’horizons très variés.
Tu es né dans une famille chrétienne ?
Oui, ma mère était d’une famille très catholique et d’ailleurs on disait de mon arrière-grand-mère que s’il n’y avait qu’une seule personne au paradis c’est sûr que c’était elle et qu’elle avait dû y aller même avec ses sabots ! Pour mes parents, qui sont maintenant décédés, la pratique religieuse était la règle, bien qu’on ne parlait pas de religion à la maison.
Parle-nous de ta foi
Moi j’ai toujours suivi, même si parfois, au lendemain de bons festou-noz, je décrochais un peu pendant certaines homélies ! Là où j’étais, j’ai toujours été le seul de ma génération à pratiquer. Aujourd’hui, si je n’ai pas la messe du dimanche, je ressens un manque. Certaines rencontres m’ont marqué et le plus souvent c’était des prêtres. Après ma formation d’enseignant à Saint-Brieuc j’ai eu la chance d’effectuer un très beau pèlerinage à Rome qui a compté dans ma foi. Je n’ai jamais été dans un mouvement d’Eglise. En travaillant dans l’enseignement catholique je ne pouvais pas faire autrement que de me rapprocher de la paroisse.
Comment vis-tu ta foi dans l’école ?
Sur notre zone pastorale, avec Alain Rault et Laurence Moisan, j’avais été à l’initiative de pèlerins d’un jour qui est le rassemblement de toutes les écoles catholiques du secteur autour d’une chapelle, différente chaque année. Nos écoles sont ouvertes et heureusement. Tous les enseignants ne sont pas prêts à s’investir dans la culture chrétienne. A Rostrenen, tous les mois et demi, nous organisons un temps de culture chrétienne pour toute l’école. Nous proposons différents ateliers qui vont des textes aux chants, à la découverte de lieux…. et ça fonctionne.
Comment vois-tu notre Église ?
Je m’y sens bien. Je suis membre de l’EAP de Rostrenen. J’accorde de l’importance aux mots car je pense que pour être compris ils doivent être simples comme nous le montre le pape François. Une homélie doit être ancrée dans notre quotidien. Concernant l’avenir, j’ai le sentiment que c’est par encore plus de manques que nous retrouverons davantage l’envie. Nous sommes dans une zone où la culture chrétienne est encore présente ; si nos pardons sont vivants ce n’est pas un hasard. La doctrine sociale de l’Eglise devrait y être plus développée : oser Dieu et dire au nom de Qui nous agissons.
Maryvonne et Christian Rault