La collégiale de Rostrenen est ouverte au public tous les jours.
Vous pouvez vous y rendre pour vous recueillir et aussi la découvrir.
Dans le prolongement de la nef, le chœur occupe une place importante : le maître-autel est surmonté d’un retable représentant la Résurrection.
Devant le maître-autel, sur la balustrade, sont posées les différentes bannières.
L’une d’entre elles, dédiée à Notre-Dame de Rostrenen, à dominante rouge, elle porte la couronne virginale et l’emblème du Sacré-Cœur.
La bannière de Notre Dame de Rostrenen
La bannière de Sainte Anne
A dominante violet, la bannière de Sainte Anne comporte au recto la statue de Sainte-Anne avec l’inscription « Sainte Anne priez pour nous ».
Au verso nous retrouvons la devise latine des ducs de Bretagne : « Potius mori quam fœdari » (Plutôt mourir que faillir) ; on y voit également les armoiries bretonnes avec les hermines.
La bannière de Notre Dame de de Rostrenen,
l’une des plus remarquables de Bretagne : 120 ans déjà !
C’est un véritable chef-d’œuvre réalisé à l’initiative de Mesdames Letreut et Couffon par les « Dames de Nazareth » à Saint-Brieuc. Ces « Dames » sont de jeunes ouvrières faisant partie d’une association pieuse et confectionnant, avec une grande habileté, différents ouvrages dont des ornements d’église.
A l’occasion de la veillée mariale du 14 août où les fidèles cheminent vers le Miniou, il était de coutume de sortir cette grande bannière, réalisée en soie avec des applications brodées, offerte, pour le couronnement de Notre-Dame en 1900, par des Bretons qui avaient quitté le pays.
L’expression « C’est la croix et la bannière » prend ici tout son sens : en effet, depuis quelques années, la grande bannière reste désespérément dans le chœur de la collégiale où elle est d’ailleurs exposée toute l’année. Différents obstacles, notamment le poids de la bannière, l’effet du vent et la distance à parcourir, ont découragé les derniers volontaires.
Observons cette bannière, estimée, en 1970, à 20 000 francs. Que vaut-elle de nos jours ?
Sur la face principale
Elle porte, au centre, le buste de Notre-Dame de Rostrenen, entouré d’un buisson de roses dorées, au-dessus, les armoiries de Bretagne avec les hermines. Au-dessous, les armoiries du pape Léon XIII (1878-1903) avec sa devise : Lumen in cœlo.
Tout autour des médaillons rappellent les Vierges qui furent couronnées avant Notre-Dame de Rostrenen et les dates de couronnement.
Sur la gauche :
- Notre-Dame-de-Bon-Secours de Guingamp : 1857,
- Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes : 1883,
- Notre-Dame-d’Espérance: 1865,
- Notre-Dame-des-Portes : 1894,
- Tout en bas, les armoiries de Mgr Bouché avec sa devise « Pro Deo, pro patria, in caritate et in pace » (Pour Dieu, pour la patrie, dans la charité et la paix).
À droite :
- Notre-Dame-du-Roncier de Josselin : 1868,
- Sainte Anne : 1868,
- Notre-Dame de Rumengol : 1858,
- Notre-Dame du Folgoët : 1888,
- En bas les armoiries de Mgr Fallières et sa devise : « Zelo zelatus sum sacerdos in aeternum » (J’ai l’amour du zèle et suis prêtre pour l’éternité).
Le revers de la bannière est plus sobre : sur un fond bleu azur les armes de Rostrenen : trois bandes rouges sur l’écu d’hermines, entourées de l’inscription « À Notre-Dame de Rostrenen, ses enfants absents ». Au-dessus, la devise : « Si je puis », devise de Jehanne de Rostrenen, épouse d’Alain VII de Rohan et, en bas, « 2 juillet 1900 », date du couronnement.
La hampe porte, gravée sur une plaquette de cuivre, les noms des 35 donateurs : familles, prêtres et religieuses, avec l’inscription : « Gloire et amour à Notre-Dame. » Malheureusement l’oxydation de la plaquette a rendu illisible le nom des généreux donateurs.
Mgr Bouché, né à Rostrenen, nommé évêque de Saint-Brieuc et Tréguier en 1882, avait prévu le couronnement de Notre-Dame mais il décéda, prématurément, en 1888.
C’est donc Mgr Fallières, son successeur, qui présida le couronnement.
Depuis le Moyen-Âge les paroisses souhaitent pour leurs processions des signes de ralliement et d’identification. La bannière religieuse est un objet d’art, expression de notre patrimoine culturel et témoignage de notre foi.
