L’église de Plounévez-Quintin a rarement connu une telle affluence.
Le samedi 25 octobre 2025, au côté de la famille, anciens professeurs, anciens élèves, élus du Kreizh Breizh et de nombreux amis ont rendu hommage à Rémy Le Vot, décédé à l’aube de ses 68 ans.
La cérémonie religieuse était présidée par le père Gaëtan, en présence du père Jean-Marc l’Hermitte, notre ancien curé, qui a également côtoyé Rémy, à Rostrenen, lorsqu’il était séminariste.
Dans le mot d’accueil, ses deux enfants, Pierre et Thomas, ont retracé le parcours de leur père avec beaucoup d’émotion.
« Né le 4 novembre 1957 à Plougras, dans un milieu agricole, il disait toujours qu’il avait eu une jeunesse heureuse. Après l’obtention du bac, il s’oriente en histoire-géographie à l’Université de Brest. Cela le conduit à être recruté, comme professeur, en 1983, par Christian Gautier, directeur de Campostal : 10 années d’enseignement, puis 28 ans comme directeur, un record de présence dans l’établissement !
En 2020, il a été élu maire de sa commune.
Parmi les périodes de la vie de Rémy, l’une a, sans aucun doute, illuminé son existence : celle qu’il a partagée avec « sa moitié« », Nicole, notre maman, rencontrée quelques années plus tôt à l’internat du collège.
Installés à Plounévez-Quintin, ce sont des années de bonheur marquées par l’épanouissement personnel et professionnel. Il poursuivait ses passions de toujours : l’enseignement et l’accompagnement des jeunes.
Mais ce bonheur reposait sur « sa moitié« qui s’éteint le 24 septembre 2008. Le décès de maman a été le drame de la vie de papa qui n’a jamais vraiment su s’en remettre.
Épaulé par ses parents, sa famille, ses amis, ses voisins, il a pu trouver la force de continuer en prenant soin des siens et des autres. Il a fait face, solide, avec une pudeur qui lui était propre. »
Dans son homélie, le père Gaëtan a souligné que « Rémy accueillait Mgr Moutel pour la réouverture de l’église de Plounévez-Quintin, en octobre dernier, avec une fierté discrète mais profonde ; il contemplait, avec reconnaissance, les travaux accomplis et se réjouissait de la réouverture de l’église.
Cette attitude résume bien sa vie : un homme tourné vers l’avenir, bâtisseur de liens, de lieux, de projets, toujours animé par le désir de transmettre et de servir. »
Il a ensuite commenté les deux lectures : la première, tirée de l’Apocalypse « « La mort ne sera plus, il n’y aura plus ni cri, ni douleur » sont des paroles pour nos cœurs en peine, nous ouvrant à une espérance plus grande que la mort, celle d’une vie éternelle.
Rémy a été, à sa manière, un artisan de paix. Il a cru en la force du collectif. Il croyait en la capacité des jeunes à prendre le relais, à s’investir pour le bien commun. À travers son enseignement, il semait des graines de curiosité, de responsabilité, de citoyenneté.
Dans son rôle d’éducateur, il a semé des graines de confiance et de savoir. Dans son rôle d’élu, il a porté des projets qui relient les gens, qui valorisent les territoires, qui donnent du sens. »
De nombreux témoignages ont ensuite insisté sur la personnalité de Rémy.
« Cet homme, en bras de chemise, qui n’a jamais froid, robuste et résistant, formulant des avis bien tranchés, avec un humour corrosif, est un fonceur en perpétuel mouvement.
Tes collègues directeurs, considérant que tu sais toujours peser le pour et le contre, n’hésitent pas à venir chercher conseil, ce qui t’a valu le titre honorable de « Monsieur Le Baron du Centre-Ouest-Bretagne », mais tu sais déléguer et faire confiance.
Sous des airs bourrus, tu fais preuve d’une grande humanité. En homme de la terre, tu restes pudique, exprimant peu tes émotions, mais cachant une grande sensibilité, constamment à l’écoute de tes collaborateurs.
Ce bien commun que tu as toujours recherché comme directeur, tu as su également le mettre au service de tes administrés. »
Aurevoir Rémy et merci pour cette vie donnée, une vie féconde, une vie qui nous inspire !




