Jusqu’à la Révolution de 1789, Laniscat était un chef-lieu de canton de 4 000 habitants. Actuellement, commune de 841 habitants, elle dépend du canton de Gouarec.
A 2 Km du chef-lieu et à 4.5 Km de Laniscat, découvrons la chapelle tréviale de Rosquelfen datant des 16ème et 17ème siècles. La chapelle, en granit et en schiste, est située au nord de l’ancienne voie romaine Rennes-Carhaix.
Le nom de Rosquelfen est déjà cité en 1194 dans les actes de l’abbaye de Bon-Repos sous des formes diverses. Selon François Moal Bon-Repos, une abbaye pour la paix – 1994 « Ros Kill Ven ou la butte de l’ermitage blanc pourrait d’après son étymologie, avoir été une création des blancs manteaux, c’est-à-dire des Templiers, jamais très éloignés des abbayes cisterciennes. »
En 1792, André Le Pape (!), vicaire de la chapelle, refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé. Il se cacha chez un cultivateur de Sainte-Tréphine chez qui il fut arrêté cinq ans plus tard. Condamné aux travaux forcés et déporté en Guyane, il y mourut l’année suivante.
Après le Concordat de 1801, Rosquelfen resta simple chapelle rurale, desservie pendant plus de 100 ans tantôt par un vicaire de Laniscat, tantôt par un professeur du petit séminaire de Plouguernével.
Le sanctuaire est dédié à Notre-Dame de Bon Secours. Précisons que cette Vierge et celle de Guingamp sont connues sous le même vocable. Certaines parties de la chapelle ont été reconstruites au 19ème siècle.
A l’extérieur, on peut remarquer le clocher datant de 1668. Le porche est particulièrement soigné et l’arête du pignon, côté est, ornée de fleurons et de têtes d’animaux. Admirons aussi la porte latérale constituée d’un arc en accolade ainsi que l’architecture des fenêtres à lancettes et des verrières. La toiture a été refaite en 1958, les vitraux sont de facture moderne et ont été posés en 1993.
A l’intérieur, mentionnons des sablières, deux crédences et une poutre de Gloire. Plusieurs statues méritent une attention particulière : la statue de Notre-Dame, très ancienne et celle du Père éternel, de chaque côté de l’autel, entre autres. Dans le transept on découvre un retable très orné, restauré mais remontant au 16ème siècle. Celui-ci soutient deux statues : celles de Sainte Barbe et de Sainte Marguerite. Notons également la présence d’un Père éternel en pierre provenant du calvaire extérieur et d’une Pietà.
Sous le porche, près de l’entrée ornée, la statue de Saint Loup décapité et en face de la porte latérale une statue de Saint Sébastien au corps percé de trous.
L’enclos comporte toujours un cimetière et le calvaire du 16ème attire l’attention par son esthétique. Déjà sérieusement dégradé à la Révolution, il était tombé au sol récemment. L’association des amis de la chapelle, créée en 2008 et présidée par Roger Le Panse, l’a fait restaurer et l’a replacé sur son socle en 2010 pour le pardon qui se déroule le premier dimanche de juillet.
Sur le site de Rosquelfen, mentionnons une découverte rare : 545 pièces de monnaie, datant de 75 – 50 avant Jésus-Christ, ont été mises au jour par une équipe de l’Institut National de Recherches Archéologiques, au sein d’un enclos gaulois. La découverte est intervenue à l’occasion d’une fouille dans le cadre des travaux d’aménagement de la R.N. 164.
Plus important dépôt monétaire jamais découvert en Armorique, il se compose de statères (monnaies de l’antiquité) et de quarts de statères en électrum (alliage or-argent). Ce trésor représente une fortune considérable pour l’époque. Il est intéressant de reconsidérer le rôle des Osismes, ce peuple gaulois localisé autour de deux agglomérations fortifiées : Huelgoat (29) et Paule (22).
A proximité de la chapelle vous pouvez emprunter le GR 37 et vous rendre aux landes de Liscuis, vaste espace naturel et en atteignant le sommet des crêtes schisteuses, admirer un panorama imprenable sur la forêt de Quénécan, les gorges du Daoulas et l’abbaye de Bon-Repos, beautés sauvages d’un Centre-Bretagne toujours à redécouvrir.
Réf : « Les Historiques de Gouarec »
Joël Le Biavant
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