A 5 km de Rostrenen ce bourg s’étend tout en longueur. Le nom de Bonen viendrait du breton « Bonn » qui signifie « borne ou limite ».
Situé entre deux grandes voies romaines, Vorgium – Condate (Carhaix – Rennes) au nord et Vorgium Darioritum (Vannes) au sud, Bonen n’a laissé aucun vestige de l’occupation romaine.
Au 16ème siècle, époque où est édifiée l’église paroissiale, la population est assez importante. Les barons de Rostrenen y ont le droit de supériorité, d’armes et d’écussons. Les seigneurs de Kerjégu et de Kerdeven y avaient des prééminences.
L’église porte sur le clocher les armes de la famille de Bouteville, propriétaire du château de Coatcouraval, en Glomel.
Ce n’est que le 23 juin 1842 que Bonen devient paroisse par décret du roi Louis Philippe (on est alors sous le Concordat, c’est le roi qui crée les paroisses et nomme les évêques). Ancienne trève de Plouguernével, elle devient commune en 1872, avant d’être rattachée à Rostrenen en 1970.
Près de l’église se trouve la place de l’Amiral Flohic qui fut l’aide de camp du Général de Gaulle. Il lui restera fidèle après sa démission en 1969 comme président de la République, l’accompagnant en Irlande pour son dernier voyage à l’étranger. Le cimetière se trouvait autrefois autour de l’église, ainsi que le presbytère, grande et belle maison bretonne.
L’église saint Claude (16ème siècle)
Elle est construite en granit en forme de croix latine. Le pardon a lieu le premier dimanche de juillet.
Le portail a un linteau en accolade et on peut y voir l’écu des seigneurs de Laz. Le porche sud est carré à gable (surface décorative) triangulaire et surmonté d’un hibou en guise de panache.
La nef a été restaurée au 19ème de même que le chœur qui a été exhaussé et agrandi. La sacristie a également été construite à cette époque.
Le bénitier date de 1658. Sur la cuve est figuré un personnage en buste, les mains levées soutenant le bandeau orné d’une frise végétale. Les fonts baptismaux sont à deux cuves.
Côté nord : le vitrail dédié à sainte Jeanne d’Arc répertorie les 45 soldats de tombés lors de la première guerre mondiale.
Plusieurs statues retiennent l’attention :
Dieu le Père, en ronde bosse : elle représente Dieu émergeant des nues. Il pose sa main gauche sur le globe ; de la droite, il bénit les fidèles. Cette œuvre proviendrait du couronnement d’un ancien retable.
Le Père éternel, en pape, tenant le Christ sur ses genoux, la Vierge à l’enfant, une Pietà, Sainte Thérèse, le Sacré-Cœur, sans oublier le patron de la paroisse, saint Claude.
Cette statue, portée en procession le jour du pardon, représente saint Claude en tenue d’évêque avec sa crosse et bénissant les fidèles. Il fut évêque de Besançon au 7ème siècle.
Auparavant militaire, puis moine, il résilia cette charge pour rejoindre la solitude. Son monastère et le village voisin prirent son nom et ce diocèse du Jura s’est placé sous son patronage.
Le cantique de saint Claude a été écrit par Philomena Cadoret :
Refrain : O zant Klaod, servijen Doue, selaouit ouzh hon fedenn.
Grit ma vo Jezuz gwir Roue, war an holl dud a Vonen.
O saint Claude, serviteur de Dieu, exaucez nos prières :
Faites que Jésus soit vrai Roi sur tous les gens de Bonen.
Joël Le Biavant
Philomena Cadoret (1892 – 1923)
Le 28 juillet 1892, le recteur de Bonen, l’abbé Gourhant, baptise une petite fille, Marie Philomène Cadoret, dite Philomena, née le même jour à Ker Sioul (le village tranquille).
Elle va exercer le métier de couturière. Invitée à ce titre à de nombreux mariages, elle chantait ses propres compositions. Elle a écrit sous le pseudonyme de Koulmig Arvor (la petite colombe d’Arvor) un recueil de poésies d’une grande fraîcheur d’inspiration Mouez Meneou Kerne (voix des Monts de Cornouaille).
Elle a été publiée dans la revue hebdomadaire Kroaz ar Vretoned et fut remarquée par Anatole Le Braz, ému par la voix de cette jeune chanteuse en costume traditionnel. Elle a épousé son filleul de guerre qui reviendra du front tuberculeux et mourra jeune. Sa fille, née de cette union, mourra la même année qu’elle, en 1923.
Outre le cantique de saint Claude, elle a composé celui de Locmaria, Itron Varia Gaoudin. Ses œuvres sont imprégnées de sentiments chrétiens et d’amour du sol natal comme nous le montre l’extrait suivant.
Ar vatez vihan / La petite servante Pegen kaer d’ar pastor Choari el lanneg vraz ; Pegen kaer d’an alc’hweder Nijal en oabl glaz ! Ha d’in-me, plah yaouank, Kas lein d’an eosterien, En eur gana dibreder, Hed ar wenojenn.
Qu’il est agréable au pâtre De jouer parmi les grands ajoncs ; Qu’il est agréable à l’alouette De voler dans le ciel bleu. Quant à moi, petite servante, Je porte le repas aux moissonneurs, Tout en chantant sans souci, Le long du sentier.
En 1973, une stèle a été érigée au pied de l’église saint Claude, à l’occasion des fêtes qui ont marqué le cinquantième anniversaire de sa mort. L’abbé Yvon Motreff et le comité des fêtes sont à l’initiative de cette fête grandiose.
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